Pas de casinos à Paris...

Rendu public début Juin, le rapport du préfet Jean-Pierre Duport présentait deux options «pour une nouvelle offre légale de jeux à Paris» : l’ouverture de casinos ou l’implantation de nouvelles salles de jeux dans la capitale. Il soulignait notamment la présence de casinos dans la plupart des capitales européennes, à l’exception de Paris et de Rome, ainsi que la manne financière qu’un casino parisien représenterait pour l’État, après crédit d’impôt (estimée à 45,6 millions d’euros). Mais la première possibilité, controversée par une grande partie de la classe politique, par certains élus de Paris et par le casino d’Enghien, a été écartée par le gouvernement. Vendredi 12 juin, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a en effet annoncé qu’il retenait la deuxième option, sans toutefois y autoriser les machines à sous.

... mais des clubs de jeux sélectifs

Ce seront donc des «clubs» de jeux, sur le modèle londonien, qui pourraient voir le jour dès le début de l’année 2016. Une décision quelque peu surprenante après les fermetures en série des cercles de jeux parisiens depuis 2008 à la suite de divers scandales et suspicions de blanchiment d’argent. Cependant, contrairement à ces cercles et à leur statut d’association loi de 1901, ces nouveaux clubs de jeux à l’anglaise sélectifs seront de véritables sociétés commerciales au régime fiscal «s’inspirant de celui des casinos», soumises à des contrôles fréquents. Ce choix de statut s’inscrit donc dans la continuité d’une volonté de moralisation des cercles.

Soulagement à Enghien

Après de longs mois de débats et d’inquiétude, les salariés du Casino d’Enghien-les-bains, seul casino d’Île-de-France qui attire notamment une clientèle parisienne, sont soulagés. Même si le rapport Duport prévoyait des compensations financières pour la célèbre commune thermale du Val-d’Oise en cas d’introduction de casinos à Paris, la municipalité, dont le budget est en grande partie financé par le casino, se réjouit de la nouvelle. FO, engagé contre l’introduction de casinos à Paris, s’inquiète cependant de la possibilité que ces clubs ne deviennent «de petits casinos déguisés».